Savoirs et performance spectaculaire
Les 23 et 24 avril à l'ULB aura lieu un colloque international intitulé Savoirs et performance spectaculaire. Les informations se trouvent sur le site http://spectviv.ulb.ac.be
« Savoirs et performance spectaculaire »
Colloque international organisé à l'Université Libre de Bruxelles - 23 et 24 avril 2010 (salle Delvaux)
Argumentaire
Lors de l'inauguration de sa chaire au Collège de France, Grotowski évoquait l'existence des arts performatifs. Il faisait ainsi référence non seulement à une dimension du théâtre, à des formes créatives, mais à un véritable paradigme critique, consacré à un « savoir du faire » spectaculaire, qui allait nourrir la réflexion de la deuxième moitié du vingtième siècle.
Ce savoir trouve des points d'appui notamment en linguistique (les actes de langage, la performativité), en anthropologie, en sémiotique, en éthologie et en neurobiologie. L'exceptionnelle fécondité des Performance Studies, au carrefour de la pragmatique, de l'anthropologie et de la théorie littéraire, atteste le phénomène.
Tantôt discours (regard sur l'objet) tantôt genre en mutation (pratique visée par l'analyse), la performance constitue aujourd'hui un champ d'étude complexe au point d'être taxé parfois de « scandale » de la théorie. L'objet du colloque est de prendre en compte cette problématique.
Certes, la performance s'entend d'abord, par référence à Searle, en termes « d'assertion exécutive » : on parle d'une performance musicale, d'une performance d'acteur, d'une performance sportive. Mais l'accomplissement par le musicien, le comédien ou l'athlète constitue aussi une manière de dépasser la pure traduction d'un système de signes en un autre. Comment appréhender et identifier l'ensemble des processus? Comment distinguer la performativité et la théâtralité des arts du spectacle?
Les notions mêmes de pratique spectaculaire et de réalité sont aujourd'hui mises en cause : Stockhausen n'évoquait-il pas le caractère spectaculaire, voire esthétique, des attentats du 11 septembre 2001? S'agit-il d'une performance, ancrée dans un imaginaire dont on pourrait reconstituer les traits ?
La création contemporaine (danse, théâtre, cirque, installation) privilégie la mise en question du drame, l'émergence de la corporéité, l'hybridation des pratiques, les processus d'expérience du spectateur : peut-on définir la cohérence d'un tel projet, comment saisir scientifiquement ces données nouvelles?
Ce sont là quelques questions qui peuvent faire débat et qui seront abordées au cours d'une rencontre qui entend convoquer plusieurs regards et tenter de développer une configuration interdisciplinaire utile à la compréhension d'un phénomène marquant de la société et des arts d'aujourd'hui.
Interventions de
Carlo Boso (Université libre de Bruxelles)
Paul Bouissac (Université de Toronto)
Catherine Bouko (Université libre de Bruxelles)
Marco De Marinis (Université de Bologne)
Fernando de Toro (University of Manitoba)
Josette Féral (Université du Québec à Montréal)
Judith Lynne Hanna (Maryland University)
André Helbo (Université libre de Bruxelles)
Katia Legeret (Université de Paris 8)
Hans-Thies Lehmann (Frankfurt University)
Marc Maufort (Unuversité libre de Bruxelles)
José-Maria Paz Gago (Université de La Coruna)
Richard Schechner (New York University)
Eero Tarasti (Université d' Helsinki)
Jean-Pierre Triffaux (Université de Nice)
Elodie Verlinden (université libre de Bruxelles)
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