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Colloque "L’homme sémiotique – pratiques et complexité"

Université de Namur (Belgique), 19 – 21 avril 2010 Sans rechercher « le propre de l’homme », ce colloque entend contribuer à une anthropologie sémiotique entendue comme projet interdisciplinaire des sciences de la culture. Si la sémiotique, en tant que discipline constituée, a naturellement sa place, c’est le sémiotique comme domaine d’objectivité qui sera interrogé, non pas pour constituer des ontologies statiques, mais pour le reconsidérer sous l’angle de l’action, y compris dans ses engagements éthiques. C’est donc l’agir humain, considéré dans sa phylogenèse, son déploiement, sa transmission culturelle, qui sera privilégié. Alors que les programmes de naturalisation, exploitant les développements des sciences de la vie, ont retrouvé une vigueur nouvelle, ne pourrait-on, complémentairement ou de manière paradoxale, engager un programme de culturalisation des sciences cognitives ? L’incidence des facteurs culturels dans les processus cognitifs, même de « bas niveau », a trouvé de multiples confirmations. Naturellement interdisciplinaire, ce colloque n’a pas pour but de tracer des frontières entre sciences de la vie et sciences de la culture : de l’éthologie à l’ergonomie, les contributions qui privilégient un recul critique sont les bienvenues – du moment qu’elles s’infléchissent vers la complexité des pratiques. Les comportements sont-ils des phénotypes susceptibles d’une détermination génétique ? Les techniques productives (Leroi-Gourhan), les récits mythiques (Lévi-Strauss), les rituels (Hocart) appartiennent-ils à des domaines séparés, ou sont-ils à reconsidérer au sein de pratiques complexes, tant « matérielles » que « sémiotiques » ? Qu’il s’agisse de culture matérielle ou de culture « spirituelle », les pratiques, du travail au jeu, peuvent être abordées comme des performances sémiotiques. Enfin, comme elles relèvent de la raison pratique, elles n’échappent pas, même pour la transgresser, à une normativité éthique qui reste à décrire en termes d’engagement. Le colloque se déroulera en trois grandes sessions successives et articulées : (I) critique des sciences de la culture ; (II) anthropologies et sémiotiques ; (III) objets culturels : création, transmission, interprétation.

 

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